Des attitudes révélatrices
Contrairement à la colère ou à la peur, la honte est une émotion discrète. Cela la rend difficilement détectable. Les personnes qui en sont affligées ont cependant tendance à adopter un certain nombre de comportements stigmates tels que: l’isolement, une tendance à l’addiction, le déni de ses propres besoins, une défiance à l’égard de l’autorité, un besoin de perfection maladif et une critique impitoyable des autres.
Il va sans dire que la totalité de ces comportements se trouve rarement réunie chez une même personne. Mais toute personne honteuse en adopte au moins un.
Le point commun de tous les comportements stigmates est d’empêcher ceux qui en souffrent de s’assumer complètement face aux autres. Leur capacité à entrer en relation directe avec eux s’en trouve par conséquent très amoindrie. Je consacrerai mes prochains articles à l’examen détaillé de chacune de ces postures. Je commencerai par les plus répandues: l’isolement et l’addiction.
Se protéger des autres
La personne honteuse est minée par la conviction d’être inférieure aux autres. Son premier réflexe est donc de se cacher. Elle s’isole pour éviter qu’on ne découvre sa tare. Si quelqu’un lui arrache son masque, c’est la mort assurée.
Dans la cour de récréation, l’enfant honteux se reconnaît à sa solitude. L’idée que ses camarades puissent le tourner en ridicule le terrifie. Il les tient donc à distance respectueuse. Adulte, il évitera de fréquenter beaucoup ses collègues et n’entretiendra que de très rares amitiés.
Se protéger de la vie
De façon plus générale, la personne honteuse ne fera pas preuve de beaucoup d’audace. Que ce soit sur le plan professionnel ou sentimental, elle aura tendance à rester sur le banc de touche. Son anxiété la privera ainsi de la possibilité de déployer ses talents et de vivre une existence pleine et satisfaisante. Seule avec elle-même et ses frustrations, la personne honteuse ressent un immense sentiment de vide. Pour y échapper, elle développe fréquemment une ou plusieurs addictions.
Remplir le vide
A partir d’un certain degré d’intensité, la honte est comme une blessure béante et toujours à vif. Elle provoque un sentiment de vide abyssal. C’est un puit sans fond que la personne tente en vain de combler. Le jeu, le sexe, l’alcool, le tabac, la drogue, Internet… Tout est bon pour essayer d’échapper à cet insupportable sentiment de vacance. Cette fuite désespérée conduit tout droit à l’addiction. En y cédant, la personne éprouve une sensation de détente. L’espace d’un instant, la pression paraît se relâcher. La honte se fait un peu moins écrasante.
Danser au dessus du gouffre
Aucun milieu social n’est épargné par la honte. Il y a quelques années, on racontait volontiers que certains avocats d’affaires new-yorkais abusaient de la cocaïne pour tenir le rythme de travail infernal qu’on leur imposait. J’ignore si ces rumeurs étaient fondées. Elles étaient en tout cas crédibles. Les avocats d’affaires dans les cabinets importants sont soumis à une pression insensée. Ils doivent souvent relever des défis aux limites de leurs capacités. La tension colossale qui en résulte peut venir réactiver de vieilles hontes refoulées. D’où la peur de ne pas être à la hauteur des attentes de leurs clients ou de leur employeur.
Une drogue comme la cocaïne stimule l’intelligence et supprime momentanément la fatigue. Elle procure donc au consommateur un sentiment de toute puissance qui l’aide à surmonter le fameux syndrome de l’imposteur.
Une impasse
Le remède est évidemment pire que le mal. Le soulagement éphémère qu’il procure se paie au prix fort. Loin de le faire disparaître, l’addiction accentue encore le sentiment de honte éprouvé par la personne. Une telle stratégie est toujours une impasse. Pour en émerger, la personne sera obligée de relever un double défi. Non contente de travailler à la verbalisation de ses non-dits, elle devra aussi purifier son corps dont le métabolisme est devenu dépendant d’une substance.
A suivre…
Dans mon prochain article, je vous montrerai comment la honte peut nous pousser à nier nos propres besoins.
Jean-Christophe Vidal
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