Le secret d’une séance réussie

L’Alliance désigne la relation de confiance que le coach crée avec son coaché. En Clarification cette Alliance s’avère fondamentale. C’est en effet de sa qualité que dépend la réussite ou l’échec d’un accompagnement. En son absence toute possibilité de travail disparaît car le coaché refusera de prendre le risque d’aborder les aspects les plus inconfortables de son problème. Même les techniques les mieux rodées se révèleront alors inefficaces. C’est pourquoi, la posture du clarificateur se fonde avant tout sur la profondeur de l’Alliance. Les problèmes rencontrés dans la conduite de l’accompagnement seront invariablement liés à sa détérioration ou à sa rupture.

Pour la Clarification, l’Alliance existe lorsque le coaché accepte de se conformer au mode opératoire choisi par le clarificateur. En répondant activement à ses questions et à ses instructions, le coaché verbalise progressivement l’ensemble des aspects inconfortables de sa situation ce qui débouchera inévitablement sur des prises de conscience et sur la résolution de son problème. 

Les conditions de l’Alliance

L’existence d’une Alliance entre le clarificateur et son coaché dépend des quatre conditions suivantes : 

1° Le coaché doit accepter de parler du sujet qui la préoccupe le plus. 

2° Le clarificateur adopte une posture très épurée. 

3°Le coaché doit se sentir écouté sans jugement. 

4°Le coaché doit se sentir compris par le clarificateur. 

Droit au but!

En séance, le coaché doit oser travailler sur ce qui le préoccupe le plus. C’est là où se trouvent son désir et son énergie. S’il aborde un autre sujet, son attention sera parasitée par son problème de fond. Il risque alors de perdre rapidement tout intérêt pour le travail en cours. 

Le clarificateur ne doit pas interférer dans le choix du coaché. Ce n’est pas à lui de décider si tel sujet est plus intéressant qu’un autre. S’il commet l’erreur d’aiguiller le coaché sur un sujet différent de celui qu’il voudrait aborder, la séance est vouée à l’échec. La personne dira [ou se dira] que ce n’était pas là-dessus qu’elle voulait travailler et conclura probablement la séance en soulevant à nouveau le problème qu’elle avait évoqué au départ.

La parole est d’argent, l’écoute est d’or

L’ensemble des professionnels s’accordent à considérer que la puissance d’un coach est inversement proportionnelle à la fréquence de ses interventions. Le clarificateur doit s’effacer devant son coaché. Seule une posture dépouillée donne à ce dernier la possibilité de verbaliser l’ensemble des aspects de son problème et d’y trouver une solution. Lors de ses interventions, le clarificateur se bornera donc à s’assurer que le coaché ne dévie jamais de son sujet. Ce faisant, il l’introduit dans une arène dont il lui est impossible de s’échapper. Contraint d’affronter ses émotions, le coaché a enfin l’opportunité de les vivre pleinement et d’exprimer la totalité de ses « non-dits ».

S’il veut être efficace, le clarificateur doit aider le coaché à libérer sa parole. Il doit donc se montrer capable de gagner sa confiance en l’écoutant sans jugement. Dès qu’une personne se sent jugée, elle cesse de parler sincèrement. La crainte de baisser dans l’estime d’autrui la pousse à dissimuler une partie de la réalité. Or ces cachotteries sont loin d’être anodines puisqu’elles mettent en péril la possibilité même d’un travail de clarification. Pour résoudre son problème, le coaché doit en effet oser parler de ses aspects les plus inconfortables.

Personne n’aime parler dans le vide. S’il veut pouvoir maintenir l’Alliance avec son coaché, le clarificateur doit se montrer capable de lui faire sentir à tout instant qu’il le comprend. Ces retours discrets et réguliers aideront le coaché à continuer à approfondir la verbalisation de son problème. 

Une relation de confiance à cultiver

Même si le clarificateur a la ferme intention d’écouter et de comprendre le coaché sans jugement, il est inévitable que leur relation soit parasitée par des malentendus et des « non-dits ». Malgré ses compétences et son expérience, le clarificateur reste faillible. De son côté, le coaché peut mal interpréter certaines attitudes du clarificateur et ne pas oser lui en parler. Lorsque les « non-dits » s’accumulent, le coaché perd progressivement l’envie de venir en séance et cesse de communiquer de façon sincère. S’ils sont impossibles à éviter, de tels malentendus peuvent en revanche être dépassés en recourant aux outils de la Clarification. 

Jean-Christophe Vidal

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