La Clarification appelle attitudes figées le noyau de croyances fondamentales que nous entretenons à propos de nous-mêmes, des autres, et de la vie en général. Prenant racine dans les traumatismes de notre enfance, les attitudes figées façonnent notre personnalité et orientent profondément le cours de notre existence. Largement inconscientes, elles sont difficilement observables chez nous. Pour vous en donner une idée plus précise, le mieux est encore de nous pencher sur un cas pratique. En l’occurrence celui d’une fillette prénommée Anna.

Un incident lourd de conséquences

Anna, six ans vient d’être opérée. Elle est sous anesthésie générale. Selon le calcul des infirmières, elle devrait se réveiller dans trois heures. Il est donc inutile de s’occuper d’elle dans l’intervalle. Mais voilà, pour une raison inconnue, la petite fille revient à elle beaucoup plus tôt que prévu. Il fait nuit. Sa chambre est sombre. Anna est seule et immobilisée dans son lit. Sa peur se fait d’autant plus intense que l’effet des analgésiques commence à s’estomper. En proie à des douleurs de plus en plus vives, elle appelle à l’aide. Elle crie, elle pleure mais personne ne vient lui porter secours. Il lui faudra attendre une éternité avant de recevoir de l’aide.

Une pensée fulgurante

A six ans, Anna ne dispose ni des capacités cognitives ni de la maturité morale nécessaire pour comprendre et gérer cette situation de manière objective. Elle n’imagine pas que les infirmières sont stressées et débordées de travail. Elle est également incapable d’intégrer que sa nchambre est située au bout d’un couloir et que cela rend ses cris inaudibles. Elle n’a enfin pas remarqué la présence d’un bouton d’appel.

Anna ne comprend qu’une chose : elle souffre et ses appels à l’aide restent sans réponse. Sa douleur physique et émotionnelle s’aggrave au point d’accaparer la totalité de son attention. L’intensité de l’émotion est alors si forte qu’elle en devient traumatisante. Alors que sa peur et sa douleur atteignent leur paroxysme, Anna a soudain une révélation : « Les autres sont méchants ».

Un disjoncteur mental

Cette conclusion désespérée lui apporte un soulagement paradoxal. Anna peut maintenant donner un sens à une situation qui lui était jusque là restée incompréhensible. Si les autres sont méchants, il est normal qu’ils ne fassent aucun effort pour soulager sa détresse. Armée de cette nouvelle lucidité, Anna émerge de l’absurdité et de l’impuissance. Sa douleur lui paraît maintenant plus facile à supporter. 

Lorsqu’une douleur physique, émotionnelle ou mentale devient insupportable, notre cerveau produit une pensée fulgurante qui lui paraît résumer la vérité de la situation. Cette révélation fait office de disjoncteur. Elle nous éviter de sombrer dans la folie.

Une vie bouleversée

Vu son jeune âge, Anna est incapable de prendre le moindre recul vis-à-vis de ses pensées. Elle ne peut intégrer l’idée que sa prise de conscience fulgurante repose peut-être sur un malentendu. La conviction que les autres sont « méchants » possède désormais à ses yeux la force et l’évidence d’un dogme. Anna s’identifie si complètement à cette pensée qu’elle va construire toute sa vie autour d’elle. Ce traumatisme post opératoire constitue donc un tournant décisif dans sa vie.

Le sentiment d’abandon terrifiant qu’elle a vécu à l’hôpital aurait pu définitivement isoler Anna de ses semblables. En se réfugiant derrière un masque dissimulant certains aspects de sa personnalité, Anna a paradoxalement trouvé le moyen de rester en lien. Grâce a cette croyance, la petite fille est assurée de ne plus jamais endurer les mêmes souffrances.

Une déformation de la réalité

En grandissant, Anna est devenue une adulte solitaire et introvertie. D’un caractère suspicieux, elle craint souvent d’être trahie. Ceux qui croient en la bonté humaine lui paraissent naïfs. Cela ne l’empêche pas d’être très insérée socialement. Superficielles et conventionnelles, ses relations ne sont jamais très impliquantes sur le plan émotionnel.

Convaincue de la méchanceté fondamentale de l’être humain, Anna est incapble d’appréhender la réalité de manière objective. Elle focalise son attention sur les expériences et les observations susceptibles de renforcer sa croyance fondamentale. Tout ce qui pourrait la contredire est nié et refoulé dans l’inconscient.

Pour finir

Les attitudes figées et les émotions qui les encapsulent engloutissent une partie colossale de notre énergie vitale. Sans cesse occupé à refouler une partie de son contenu, notre cerveau n’est pas totalement présent disponible à la situation présente. Faute d’être pleinement conscient des options qui s’offrent à nous, nous prenons de mauvaises décisions que nous aurons ensuite du mal à assumer. S’attaquer à nos attitudes figées consiste donc à faire en sorte que le passé cesse de parasiter le présent.

Jean-Christophe Vidal


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