La honte est l’une des émotions les plus archaïques que nous puissions éprouver. Elle apparaît au cours des toutes premières années de notre vie. Son développement est toujours lié à notre incapacité de comprendre objectivement la situation dans laquelle nous sommes impliqués.

Notre cerveau d’enfant ne parvient pas à établir un lien entre nos actions et les reproches qui nous sont adressés.Cette incompréhension nous amène à penser que nous sommes mis en cause dans notre être même. On ne me reproche pas une erreur, on me reproche ce que je suis. Les deux exemples suivants montrent que lorsque cette confusion mentale peut être évitée, l’enfant ne ressent pas de honte.

L’histoire de Bernadette

Mon premier exemple est tiré d’un livre de Vincent Gauléjac intitulé Aux sources de la honte. L’auteur y raconte l’histoire de Bernadette, une petite fille née de père inconnu. Dans le village, les ragots vont bon train. Faute d’informations, la petite fille ne peut tenir tête à ceux qui la harcèlent. Sa famille refuse en effet obstinément de répondre à ses questions. Lorsqu’elle cherche à en savoir plus sur l’histoire de son père, on lui rétorque qu’elle est trop jeune pour comprendre. Le secret qui entoure la vie et l’identité de son père plonge Bernadette dans un état de confusion mentale. Incapable de faire la part des choses, la petite fille en conclut que ce père absent et mystérieux révèle chez elle une tare inavouable.

L’histoire de Caterina

Je tiens mon deuxième exemple d’un confrère italien. La petite Caterina vit dans un village du sud de l’Italie. Ses parents ont divorcé. Son père s’est expatrié et sa mère est retournée vivre chez ses parents. A cette époque et dans cette région, les divorces sont encore tabous. Cela n’empêche pas la famille de Caterina d’en parler librement. Comme ils répondent à toutes ses questions, la fillette peut se faire une idée claire de la situation. Un jour, elle est prise à parti par quelques camarades de classe. Ils se moquent d’elle. Pour la tourner en ridicule, il lui affirment qu’elle n’a pas de père. Rentrée chez elle, Caterina raconte tranquillement la scène à son grand-père. Elle conclut en disant: « ils sont stupides de dire ça. Chaque enfant a un père. Si le mien est absent c’est seulement parce qu’il a divorcé. » La transparence dont la famille de Caterina a fait preuve au sujet de son père lui a permis d’échapper à la confusion mentale. Les moqueries de ses camarades n’avaient donc aucune chance d’être crédibles à ses yeux. Ils ont échoué à lui faire honte.

Jean-Christophe Vidal


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