La pratique de la Clarification repose entièrement sur l’écoute sans jugement. Inutile d’insister sur la difficulté de cette posture. Elle n’est pas à la portée du premier venu. 

Cause toujours, tu m’intéresses!

Savons-nous seulement écouter ? Ne nous dépêchons pas de répondre par l’affirmative. A bien y regarder, cette compétence n’est pas très répandue. Il suffirait d’un peu vigilant pour se rendre compte que nous ne prêtons d’ordinaire qu’une oreille assez distraite à nos interlocuteurs. Ceux-ci ont à peine ouvert la bouche que nous sommes déjà occupés à élaborer notre réponse. En dépit des apparences notre écoute reste donc très superficielle. 

Or, seule une écoute attentive et bienveillante peut permettre au coaché de verbaliser complètement sa situation. Il est donc indispensable que le clarificateur soit capable de focaliser entièrement son attention sur lui. 

Une rencontre de coeur à coeur

S’il veut accueillir et écouter son coaché sans jugement, le clarificateur doit se connecter à une part très profonde de lui-même. C’est à cette seule condition qu’il pourra prendre le recul nécessaire pour observer lucidement son mental à l’œuvre. Prenant conscience des jugements que fait lever chez lui le coaché, il disposera de la liberté nécessaire pour ne pas se laisser mener et aveugler par eux. 

Ayant connecté la couche la plus stable et la plus intérieure de son être, le clarificateur peut désormais entrer en contact au même niveau de profondeur avec son coaché. Il s’adresse alors directement à sa part la plus authentique et la plus lucide. Celle qui souhaite vraiment résoudre le problème qui l’entrave et qui est prête à en affronter les aspects les plus inconfortables. 

Le coach et le coaché se rencontrent ainsi à un niveau très intime. Leur Alliance ne se noue pas de fonction à fonction (de client à prestataire de service) mais d’être humain à être humain. Sans cette vulnérabilité réciproque, la personne accompagnée serait incapable de s’impliquer vraiment dans le travail du coaching. Elle n’éprouverait pas la confiance nécessaire pour permettre au coach de l’accompagner jusque dans ses angles morts. 

Bon! Et dans les faits, ça donne quoi?

Le coach entre vraiment en Contact avec son coaché lorsqu’il lui accorde 100% de son attention. Il le fait avec bienveillance et dans la ferme intention de se mettre à son service. Autrement dit, de le comprendre pleinement et sans jugement. 

Le coach écoute la personne accompagnée de tout son être. Sa présence à ce qu’elle exprime est totale. Cette posture exigeante empêche l’esprit du coach de vagabonder. Il n’a donc plus le loisir de réfléchir à ce que dit le coaché ni d’anticiper sa réponse. Cette suspension de la pensée entraîne également celle du jugement. Il est impossible de faire l’un sans l’autre ! 

Une posture holistique

L’écoute profonde dépasse de beaucoup le seul intellect. Elle requiert la participation simultanée de la tête, du corps et du cœur. Le coach ne se contente pas de prêter attention aux paroles du coaché. Il s’ouvre aussi au vaste domaine du langage non verbal. Cette posture affine l’intuition du coach. Elle lui permet de mieux repérer les marqueurs des non-dits. Cela augmente considérablement la pertinence de ses interventions. 

La pratique de l’écoute profonde présente enfin l’avantage d’accorder beaucoup de liberté au coaché. En aidant le clarificateur à maintenir une posture basse vis-à-vis de lui, elle l’autorise à faire le tour complet de sa problématique et à laisser émerger SA solution. 

Jean-Christophe Vidal

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