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La pyramide de la stabilité du coach

On a l’habitude de dire que le meilleur outil du coach c’est lui-même. Encore faut-il y travailler. Je considère pour ma part que la posture du coach et sa stabilité intérieure reposent sur la combinaison des quatre éléments suivants:

  • Le travail qu’il effectue sur lui-même
  • Sa compréhension profonde d’un cadre théorique de référence
  • Sa maîtrise réelle des techniques utilisées dans ce cadre de référence
  • Sa capacité à créer l’alliance avec la personne coachée.

Reprenons chacun de ces quatre éléments :

Le travail sur lui-même du coach

Le travail thérapeutique réalisé par le coach sur lui-même est essentiel. Sans un travail sur soi rien de sérieux ne sera possible. Même si elle est souvent rappelée, cette évidence reste parfois méconnue : vous ne pourrez pas accompagner quelqu’un plus loin que vous n’êtes déjà allé.

Pour moi, ce travail sur soi est la partie immergée de la posture du coach. C’est la condition sine qua non de sa stabilité dans l’accompagnement. Plus le coach est « propre » à l’intérieur, plus il est stable face à son client, et moins il se laisse emporter par les émotions que font lever chez lui, certains comportements de ses clients. En pratique, c’est un travail qui se poursuit tout au long de sa vie professionnelle. Il rencontrera toujours des sujets susceptibles de « l’accrocher ». C’est l’une des raisons d’être de la supervision. Cela nous invite à rester modestes.

La compréhension profonde par le coach d’un cadre théorique de référence

La deuxième condition de la stabilité du coach est, pour moi, sa compréhension profonde des aspects théoriques d’un cadre de référence : systémique, humaniste, psychanalytique, cognitif, comportementaliste…  Si le coach a étudié plusieurs cadres de référence, il doit en maîtriser un plus profondément que les autres : une théorie dans laquelle il se sente « chez lui ».

Je ne parle pas ici d’une maîtrise d’outils ou de techniques, mais bien de l’assimilation et l’appropriation d’un corpus théorique qui permet au coach de suivre l’évolution du coché au cours de la séance comme sur une carte géographique. Cette connaissance théorique joue le rôle d’une boussole. Grâce à elle, le coach sait où il va. Il est le gardien du processus.

En l’absence de cette compréhension théorique profonde d’un cadre de référence, le coach ne sait pas toujours précisément où il va, et cela risque de le préoccuper. Du fait de ses pensées parasites, le coach n’est plus totalement disponible à la personne coachée. Cela affecte inévitablement sa stabilité.

Une réelle maîtrise par le coach des techniques utilisées en coaching

Pour exercer son métier, le coach doit remplir une troisième condition : il doit parfaitement maîtriser les techniques qu’il met en œuvre. Celles-ci ne doivent pas encombrer son esprit. Si le coach ne sait pas structurer sa boite à outils, s’il est préoccupé par des questions telles que : Quand dois-je utiliser cette technique ? Comment dois-je la mettre en œuvre ? Comment faut-il enchaîner  ces différentes techniques ?, il cesse d’être disponible à 100% pour le coaché.

Voilà pourquoi, j’inscris cette maîtrise parmi les conditions nécessaires à une posture stable du coach. Plus le coach maîtrise ses techniques, plus elles deviennent transparentes pour la personne coachée. Avec l’expérience, elles deviennent « invisibles » et s’intègrent à sa posture. Le savoir-faire est alors au service du savoir être du coach.

L’Alliance du coach avec le coaché

Enfin, la condition fondamentale de la stabilité intérieure du coach est sa capacité à créer la relation de confiance avec la personne coachée. C’est ce que nous appelons : « créer l’Alliance ».

Cette capacité est fondamentale. Sans elle, toutes les techniques resterons vaines et inefficaces. Si l’Alliance se détériore la personne coachée cessera de parler sincèrement au coach. La réussite du coaching dépend donc d’abord de l’Alliance. Je vais même jusqu’à affirmer que tout problème rencontré avec le coaché dans la conduite du coaching traduit une détérioration de l’Alliance

Cette capacité du coach à créer l’Alliance dépend d’abord de son savoir être, car elle est le fruit d’une qualité de cœur.

Je considère que la capacité à savoir créer, maintenir, voire restaurer l’Alliance demande une profonde assimilation des lois de la communication. Il s’agit là d’un sujet trop vaste pour que nous le traitions ici.

La posture du coach et sa stabilité intérieure sont donc une résultante d’une combinaison de son savoir-être et de son savoir-faire. Le savoir-être est primordial. Il est progressivement approfondi par le savoir faire à mesure que ce dernier se fond en lui.

Jean-Christophe Vidal – Fondateur de l’Institut Européen de Clarification

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