Y a-t-il un ou plusieurs sujets auquel vous préférez éviter de penser ?
La condition sine qua non pour clarifier le mental, réside dans notre capacité à véritablement penser une pensée, Autrement dit, à maintenir suffisamment longtemps notre attention sur un sujet pour en faire complètement le tour. Cela est loin d’être évident.
Penser une pensée
Pourquoi nous est-il si difficile de penser une pensée? Cette difficulté s’explique par le fait que, pour peu qu’on l’approfondisse, toute pensée nous connecte tôt ou tard à l’un des souvenirs douloureux de notre existence. Certains sujets nous semblent tellement plaisants que nous en oublions leur dangerosité potentielle. C’est ainsi que nous laissons innocemment nos pensées s’attarder sur le thème de l’amour. Quelle n’est pas notre surprise quand nous constatons que l’enchaînement de nos idées ramène à notre mémoire l’amertume de notre première rupture amoureuse ou à la rage de notre récent divorce. N’importe quelle idée anodine est susceptible de réveiller chez nous un traumatisme majeur. L’intensité de notre souffrance, nous pousse alors à nous couper de notre ressenti. Plutôt que de rester en contact avec nos émotions, nous choisissons généralement de nous resservir un verre de vin ou d’allumer la télévision…
Mais lorsqu’il nous faut prendre une décision à prendre, il est cependant impératif d’être capable de penser à fond toutes les pensées liées à la situation. Et ce, quelles que soient l’intensité des émotions qu’elles font lever en nous. En cas d’échec, notre action a toutes les chances d’aboutir à un fiasco. Nous nous tromperons dans la détermination de nos objectifs, l’estimation de nos ressources et l’évaluation des risques encourus…
Lorsque nous avons fait totalement le tour d’une pensée, nous éprouvons un état de calme physique, émotionnel et mental. C’est le signe que nous sommes prêts à passer à l’acte.
Pour une démocratie intérieure
Un tel état de détente global n’est cependant pas facile à atteindre. Notre vie intérieure est presque exclusivement cérébrale. Elle ne laisse que peu de place aux sentiments et aux sensations. Or, les choix que nous prenons en ignorant les protestations de notre coeur et de notre corps sont toujours mauvais. Ils ne contribuent qu’à nous diviser.
Pour prendre une décision intelligente, il est donc important que nous laissions le cerveau, le coeur et le corps interagir de manière démocratique. Une telle idée n’et pas très populaire. De nombreuses personnes sont en effet terrifiées par leurs propres émotions. Elles utilisent la vie mentale comme un moyen d’échapper au monde périlleux et incontrôlable des sentiments émotions. Elles ne réalisent pas que le véritable danger réside au contraire dans le fait de se couper de son monde monde émotionnel. En nous rendant étrangers à nous-mêmes, nous nous coupons également de notre énergie vitale. Les conséquences d’un tel blocage ne se font pas attendre. Elles se manifestent sous la forme de trouble psychiques et physiques.
Certaines approchent thérapeutiques qui s’adressent exclusivement au mental, peuvent renforcer cette hégémonie de l’intellect. Elles ne constituent pas forcément le meilleur moyen de détendre nos crispations émotionnelles qui nous empêchent d’avoir une vision globale et lucide de la situation.
De la théorie à la pratique
Afin de nous aider à travailler sur ce point, Desimir Ivanovic* a mis au point une technique de méditation très simple:
Installez vous confortablement dans un endroit calme où vous ne risquez pas d’être dérangé. Fermez les yeux et relaxez vous. Répétez mentalement la phrase suivante: « tout va bien dans ma vie ».
L’exercice commence par être agréable et apaisant. Au bout de quinze à vingt minutes, vous verrez cependant surgir la pensée inverse: « C’est un mensonge! Tout ne va pas bien dans ma vie! J’ai tel problème, telle difficulté… Je ne peux pas continuer à rester là à répéter ce genre de foutaise! »
Les pensées et les émotions qui montent alors à la conscience sont ceux sur lesquels il est urgent de travailler (en coaching, en thérapie ou de toute autre manière qui vous semble appropriée).
Jean-Christophe Vidal
*Desimir Ivanovic est le premier représentant de la Clarification dans le monde. Il a mené un travail important d’enrichissement et de systématisation des concepts et des outils de la Clarification. Il a formé Jean-Christophe Vidal qui est aujourd’hui son continuateur dans le monde francophone.
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